Le plus ancien monument de Landivy est une stèle gauloise, datée du Ve siècle avant JC. Découverte à la Davoudière, en 1972, elle a été placée près de l’église.

Le nom de Landivy apparaît au XIe siècle sous le terme Landevico, puis en 1163, on évoque la paroisse et le cimetière de Landevici. Les vici étaient des bourgs ruraux. Landivy signifie  « le bourg de la lande ».

Au XIe siècle, le seigneur Grimoald de Landivy fut nommé prévôt par le premier baron de Mayenne afin de contrôler et protéger ce territoire situé aux confins du Maine, de la Bretagne et de la Normandie. C’est là que passait le « grand chemin montais » menant au Mont-Saint-Michel. Le passage du Pont-Aubray était défendu par un châtelier. Celui du Pont-Dom-Guérin fut contrôlé d’abord par un châtelier (XIIe siècle), puis par le château de Mausson.

En 1112, l’ermite Vital de Mortain fonda l’abbaye de Savigny. Cette abbaye possédait de nombreuses propriétés et des granges sur le territoire de Landivy.

Au XIIe siècle, plus de 50% du territoire de Landivy est défriché, comme en témoignent les nombreux noms de fermes en ière et erie. Ces terres perpétuent le souvenir de leur premier fondateur: Hamon défricheur de la« Hamonnière », Couasnon pour la Couasnonnière…

Le bourg de Landivy s’est étiré le long du « grand chemin montais » qui fut emprunté par des foules de pèlerins. L’Hôtellerie et le Pont-Aubray leur offraient des lieux d’hébergement. La chapelle Notre-Dame du Pont-Aubray et ses croix géminées témoignent aujourd’hui de leur foi. Le plus illustre de ces pèlerins fut Saint Louis, il y fit une halte religieuse, le 20 avril 1252.

Le château de Mausson fut rasé à la Guerre de Cent Ans. Reconstruit au XVe siècle, il conserve de jolies sculptures Renaissance. Ce domaine seigneurial fut possédé par d’illustres familles, les de Landivy, de Scépeaux, de Romilly et d’Alba…jusqu’à la Révolution française.

L’impôt sur le sel, appelé la Gabelle, obligeait chaque famille à acheter une certaine quantité de sel chaque année. Dans le Maine, donc à Landivy, il valait 59 Livres le minot (environ 50 kg), alors qu’en Bretagne, il était vendu 2 Livres. Aussi, il était très tentant de se livrer à la contrebande et de traverser la rivière l’Airon pour s’approvisionner à moindre coût. Mais les « gabelous » étaient redoutables, ils traquaient les faux-sauniers et perquisitionnaient… Malgré les peines encourues ( fortes amendes ou condamnation aux galères), la contrebande du sel était très active.

Dans le cahier de doléances de 1789, les paroissiens se plaignent de la gabelle et des taxes exorbitantes payées aux barrières d’entrées et de sorties de Normandie et de Bretagne qui entravent le commerce. La Révolution fut accueillie très favorablement. Le 30 août 1789, les habitants de Landivy s’engagèrent avec enthousiasme dans la garde nationale dont le curé Voillaume fut le chef permanent. En janvier 1790, il devint maire. Il prêta le serment constitutionnel, se maria civilement en 1794 et eut un fils. Le 10 novembre 1799, 700 chouans occupent le bourg, ils saccagent la mairie, brûlent les archives et abattent l’arbre de la liberté. Landivy devient chef-lieu de canton.

Au XIXe, le centre-bourg prend son aspect actuel: construction de la mairie sur le modèle de celle de Laval (1859), de halles (1856), de l’école de filles et hospice (1870), de l’école de garçons (1883), de l’église (de 1875 à 1897), création de nouvelles routes: vers Ernée, vers St Hilaire-du-Harcouët et Louvigné. En 1909, 3 lignes de tramway convergeaient vers Landivy: une venant de Laval (67 km), une venant de Mayenne (47 km) et de St Hilaire-du-Harcouët (17km).

En 1900, la fabrication des sabots employait une trentaine d’ouvriers. La population de Landivy avoisinait alors les 2000 habitants.

La guerre de 1914-1918 vit disparaître 85 jeunes Landivysiens. Parmi eux, François Vannier (1890-1914 ) instituteur qui donna son nom à l’école publique où il enseignait.

Au cours de la guerre 1939-1945, ce sont 42 enfants juifs qui vinrent se cacher dans les familles de Landivy, échappant ainsi à une mort certaine. Dès 1943, la Résistance s’organisa sous les ordres du commandant Pietri. Les troupes américaines libérèrent Landivy, le 3 août 1944.

Guillemette GESLIN